Lille : des vols de vélos à la chaîne

Le néoréalisme italien avait inventé un film culte : « Le voleur de bicyclette ». Daniel D., 44 ans, vient de le recycler.

Dimanche, des policiers en patrouille l’aperçoivent devant une supérette de la rue Nationale. Les agents ont le sentiment que l’homme, qui regarde furtivement dans tous les sens, prépare un coup. Effectivement. À l’aide d’une pince coupante, il cisaille le cadenas d’un vélo et prend la poudre d’escampette. Il ne va pas loin. Un vol banal ?

 

« Je n’ai que 450 euros par mois, comment je fais ? »

Peut-être pas. La semaine dernière, Daniel D. est interpellé à la sortie du garage à vélo de la faculté de médecine, au CHRU. Il vient d’y dérober un vélo. Le voleur de bicyclette reconnaît trois autres larcins identiques. « Je n’ai que l’allocation spécifique de solidarité pour vivre, explique l’intéressé. Du coup, je vole des vélos pour les revendre, trente ou quarante euros. » Le quadragénaire ajoute que c’était le moyen le moins grave de subvenir à son existence. « Je n’ai que 450 euros par mois et un loyer de 350 euros, comment je fais ? »

La procureure en convient mais remarque que cet enchaînement de vols n’en est pas pour autant tolérable. Lorène Delsaut requiert cinq mois ferme. En défense, Me David Liétard note que son client n’a jamais commis de violence. « Que des vols, pour vivre... » Au final, Daniel D. écope de 3 mois sans mandat de dépôt. Il recomparaîtra le 16 septembre pour les vols au CHR.

 

 (source : http://www.lavoixdunord.fr/)